Vue du grand public, la fin annoncée du RTC apparaît comme un non-événement. Mais l’arrêt de la mise en service de nouvelles lignes analogiques dès l’année prochaine, arrêt qui précédera la fermeture de ce réseau plaque géographique par plaque géographique à partir de 2022, fait figure de petit séisme sur le marché du M2M (Machine to Machine).
« Car c’est en RTC que les entreprises ont établi les premières communications entre machines, en particulier dans la télérelève de compteurs », explique Karim Hamadi, responsable des marchés M2M chez Matooma, société française spécialisée sur ce secteur d’activité.
On parle ici de plusieurs dizaines de milliers de machines en France, qu’exploitent des sociétés spécialisées dans la distribution d’énergie ou d’eau ou dans la gestion de parcs d’ascenseurs. Autant d’équipements qu’il va falloir faire passer à l’IP.
Sur le terrain, cette migration se traduit par des réalités très différentes. « Pour les équipements reliés en RTC ou GSM Data (qui suit les mêmes principes de fonctionnement, NDLR), le passage à l’IP peut impliquer le remplacement pur et simple du matériel, si ce dernier n’est pas compatible IP et ne comporte pas de port série, USB ou Ethernet permettant d’y greffer un module de communication, précise Karim Hamadi.
S’y ajoute l’adaptation des frontaux de communication, côté serveurs, sur lesquels il faut aussi mettre en place des infrastructures fonctionnant en IP, comme des passerelles de communication. » Bref, un projet qui peut s’avérer assez coûteux. Mais qui permet aussi d’envisager de réelles économies et la mise en œuvre de nouvelles fonctionnalités.
De nouveaux services grâce à l’IP
« Maintenir une ligne cuivre coûte cher et les communications y sont facturées au temps d’appel, note l’expert de Matooma. En basculant sur IP, on bénéficie de transferts de données facturés au volume. Or, les applications de télérelève, par exemple, ne nécessitent que de faibles quantités de données. »
Les coûts de fonctionnement peuvent dans certains cas être divisés par deux ! Surtout, basculer sur IP ouvre la porte à de nouveaux services, comme un monitoring 24/24 des équipements, voire de la maintenance préventive. « C’est la même révolution que celle qu’on a connue quand, dans les foyers, on est passé du modem à l’ADSL. Les fournisseurs d’eau ou d’énergie peuvent, par exemple, profiter du passage à l’IP pour collecter davantage de données et mettre ces informations à disposition de leurs clients sur des portails, afin de proposer des services d’optimisation de la consommation », argumente Karim Hamadi.
Pour faciliter la transition vers l’IP, Matooma a développé une offre de réseau privé permettant de provisionner des adresses fixes sur des cartes SIM – indispensable pour assurer des envois de données vers les équipements de terrain (mises à jour, changements de configuration…) -, mais aussi de sécuriser les flux. Une précaution nécessaire à l’heure où se multiplient les attaques sur les objets connectés.
Cartes SIM multi-opérateurs
Selon Karim Hamadi, la transition vers le protocole d’Internet a déjà démarré chez nombre d’entreprises de la gestion de l’eau, chez des spécialistes de la prévention des crues, chez des gestionnaires de parcs importants de compteurs ou chez des ascensoristes, qui utilisaient le RTC pour la gestion des alertes et des tests de fonctionnement.
En pratique, la migration consiste, dans la plupart des cas, à passer sur le réseau mobile. Afin d’assurer la meilleure couverture possible sur tout le territoire, mais aussi une garantie de continuité de service en cas de panne d’un opérateur, Matooma propose des cartes SIM multi-opérateurs, fonctionnant sur plusieurs réseaux nationaux (Orange, SFR et Bouygues Télécom) ou internationaux.
Une manière d’éviter que des études préalables de la couverture mobile ne viennent alourdir le projet de migration. Et ne poussent les entreprises à tergiverser, face à une transition inéluctable à moyen terme et technologiquement justifiée. Car, au-delà des coûts de migration, l’IP ouvre surtout de nouveaux horizons au M2M : généralisation de la connexion des machines distantes, intégration ou développement de nouveaux services, inenvisageables en RTC. Surtout que le passage au protocole Internet peut s’appuyer sur des réseaux mobiles déployés très largement sur le territoire et proposés par plusieurs opérateurs, ce qui permet d’écarter tout risque d’interruption de service, contrairement à l’ADSL.
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